À la Une: l’Espagne coupée en deux et sans majorité absolue
Revue de presse des hebdomadaires français - A podcast by RFI - Domenica
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La large victoire prédite à la droite n’a pas eu lieu, le 23 juillet aux législatives. Et le Parti socialiste a résisté mieux que prévu. « Sánchez respire, le pays se déchire », titre Libération. Le Premier ministre socialiste avait convoqué ces élections après un lourd revers, fin mai, lorsque la droite parfois alliée à l’extrême-droite, avait repris la plupart des grandes villes et des régions espagnoles.Pour le journal, il a « réussi son pari ». « Lorsqu’il s’est présenté devant ses partisans à Madrid dimanche, raconte Libération, le chef du gouvernement a été accueilli par des No Pasaran, – "ils ne passeront pas" – célèbre slogan antifasciste de la guerre civile. » L’envoyé spécial du journal y voit la preuve « que le spectre de l’extrême droite, quarante-six ans après la fin de la dictature, reste efficace ».Une droite divisée« À force d’être données grandes gagnantes du scrutin, les deux formations de droite ont fini par se tirer dans les pattes. » Dimanche soir, le leader du parti d’extrême droite Vox a accusé le Parti populaire de la droite traditionnelle d’être l’artisan de l’échec d’une alternative. Oubliant par là même de faire son autocritique. Mais pour la gauche rien n’est fait, cela dépendra notamment du vote des nationalistes catalans.Pour Le Figaro, l’Espagne plonge même dans l’imbroglio politique. Une incertitude et une instabilité qui, ajoute le journal, inquiètent l’Union européenne… L’Espagne assure depuis le début du mois la présidence tournante de l’instance. Présidence cruciale à moins d’un an d’un scrutin européen et alors que « pas moins de 200 textes sont dans les tuyaux, en attente de vote ou en cours de négociation, avec en haut de la pile le pacte migration et asile ou la réforme du marché de l’électricité ».Et pour être fixé, il faudra attendre. Le Figaro rappelle que le nouveau Congrès des députés se constituera le 17 août. Ce sera ensuite au roi Felipe VI d’écouter les partis avant de proposer aux représentants de l’un d’entre eux de se présenter à l’investiture.Un placement en détention qui passe mal pour la policeC’est le titre de La Croix. Alors de quoi parle-t-on ? Dimanche dernier, le directeur général de la Police nationale, Frédéric Veaux, a évoqué dans un entretien à la presse le cas d’un policier de la BAC de Marseille placé en détention provisoire dans le cadre d’une enquête sur des violences commises début juillet, alors que les émeutes embrasent la France. « Le savoir en prison m’empêche de dormir », affirme le patron des fonctionnaires de police.« La police est-elle au-dessus des lois ? », s’interroge en Une Libération. Le journal a eu accès à certains éléments de l’enquête, et les premiers éléments attestent que Mohamed Bendriss, de nationalité algérienne, a « vraisemblablement été tué par un tir de LBD, ces lanceurs de balles de défense si décriés, un tir qui l’a touché au niveau du cœur. La nuit précédente, c’est son cousin qui a été éborgné par un projectile, alors que les policiers répriment violemment les émeutes nées de la mort de Nahel. La famille, dit Libé, est doublement meurtrie ».Les syndicats de policiers appellent à la libération des deux policiers incriminés. Celui de Nanterre, qui a tiré sur le jeune Nahel, et celui de Marseille. Mais la justice évidemment ne l'entend pas de cette oreille. Pour le Conseil supérieur de la magistrature, « seule la justice est légitime pour décider ou non du placement en détention provisoire des personnes qui lui sont présentées ». « Nul n’est au-dessus des lois de la République », déclare le ministre Éric Dupond-Moretti. « Quand je lis que le DGPN ne peut plus dormir la nuit parce qu’un policier est en détention provisoire, je suis profondément heurtée », dit la secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, qui ajoute que « ce qui devrait l’empêcher de dormir, c’est que des policiers puissent se comporter comme des délinquants ».