À la Une: les violences urbaines toujours en Une

Revue de presse des hebdomadaires français - A podcast by RFI - Domenica

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Sur la plupart d’entre elles, des photos d’émeutiers de nuit, éclairés par les flammes... « Tout changer avant qu’il ne soit trop tard », titre Le Figaro Magazine tandis que Paris Match parle d’une « France à feu et à sang ». « Le sursaut ou le chaos », affiche Le Point. « Quartiers : 40 ans de désastre », écrit L’Express alors que Valeurs actuelles parle de « sécession ».Une couverture se démarque ce matin, celle de L’Humanité Magazine qui choisit de traiter des violences des forces de l’ordres. « Police Française : histoire d’une dérive », titre le magazine avec en une photo, celle de l'agrandissement de la vidéo de l’interpellation ayant conduit à la mort de Nahel. Dans son éditorial, le directeur de L’Humanité appelle à « entendre la colère ». « L’institution policière doit être repensée, réformée. Il faut écouter et dialoguer », affirme Fabien Gay.Le Point se demande plutôt si être policier n’est pas devenu une « mission impossible ». « Depuis une semaine, ils se font traiter d’assassins », peut-on lire. Pour l’hebdomadaire, le secrétaire régional Île-de-France du syndicat de police Alliance résume : « On est passé de "Pinot simple flic" à "American Nightmare" ». Et le fait que la justice retienne l’homicide volontaire contre le policier auteur du tir contre Nahel n’a rien arrangé dans le camp des forces de l’ordre, selon Paris Match : « Son incarcération est le coup de trop pour ces fonctionnaires ». Mais L’Express parle de l’outrance de certains syndicats, en l’occurrence Alliance et l’UNSA Police, qui ont publié un communiqué qui « a marqué les esprits ». Dans ce texte, ils fustigent les nuisibles – comprendre les jeunes émeutiers – et concluent en termes martiaux : « Aujourd’hui, les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain, nous serons en résistance ».Pas d'apaisement après l’incarcération du policierLe Point, Paris Match, Le Figaro Magazine ou encore Valeurs actuelles, tous publient des photos des nuits de violences et des dégâts au petit matin. Carcasses de voitures et de bus calcinées, mairies dévastées par les flammes. Un élu est le symbole de ces violences : Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses, dont le domicile familial a été attaqué à la voiture bélier.Le Point et Valeurs actuelles le qualifient de « maire courage, de nouveau visage des élus qui résistent ». Des élus qui se demandent comme beaucoup comment on en est arrivé là. Pour tenter de comprendre le phénomène, les hebdos interrogent des spécialistes, notamment pour comprendre cette jeunesse qui a participé aux émeutes. Pour Le Point, c’est Boris Cyrulnik. Le spécialiste de la toute petite enfance l’assure : « ces enfants sont désespérés car ils ne sont pas tutorisés. Ils obéissent à des rituels claniques. Seule l’éducation peut les sauver ».De son côté, Le Figaro Magazine donne la parole à Pierre Brochand, l’ancien directeur général de la DGSE. Pour lui, « rien de comparable ne s’est produit dans les villes françaises depuis la Révolution de 1789 ». Il parle de « décennies d’abdication dans les quartiers populaires ». Mais ces banlieues populaires « ont besoin d’un État qui protège », martèle dans L’Humanité Magazine le maire communiste de Gennevilliers, où les nuits de violences se sont enchaînées. Selon lui, certaines villes souffrent depuis des années de l’absence de politique de la ville. Pas vraiment le même son de cloche du côté du Point, qui assure que « pour répondre au désarroi des habitants, les banlieues vivent sous perfusion d’argent public ». Sans résultats probants, constate l’hebdomadaire. Des hebdos qui sont tous d’accord sur un point : les émeutes urbaines et la situation actuelle ne profitent à terme qu’à l’extrême droite. Les réponses d'Élisabeth Borne au ParisienPremier constat du journal : « Certains la disent fragilisée. D’autres espéreraient qu’elle soit remplacée à Matignon. Mais Élisabeth Borne s’accroche ! » Dans les colonnes du Parisien, elle annonce « des moyens massifs pour protéger les Français », les 13 et 14 juillet. Quant aux mesures pour répondre aux émeutes, Élisabeth Borne l’assure : « On veut des réponses très rapides, que les familles mesurent les conséquences des actes commis par leurs enfants ». Agir vite, des réponses rapides, c’est d’ailleurs ce qui revient le plus dans cette interview. En 100 jours peut-être ? Sur cette question du cap des trois mois et quelques pour relancer le pays, la Première ministre l’affirme : « Tous les chantiers sont au vert, que ce soit du point de vue du travail, d’ordre républicain ou d’éducation et de santé… Tous les chantiers présentés fin avril ont été engagés ». Quant aux rumeurs autour de son départ, Élisabeth Borne botte en touche et le répète : « Je ne suis pas dans le commentaire, mais dans l’action ». Et à la question de savoir si Pap Ndiaye peut être ministre de l’Éducation nationale à la rentrée ? Si Marlène Schiappa peut rester malgré l’affaire du Fonds Marianne ? « Pas de commentaires », répond-elle. Des carences dans certains ministères ? « Ce sont des sujets que je n’évoque qu’en tête-à-tête avec le président de la République. »La Première ministre qui s’exprime donc dans les colonnes du Parisien, elle aurait aussi pu le faire dans celles du Journal du dimanche. Mais voilà, la grève se poursuit pour la troisième semaine d’affilée. La rédaction demande le retrait de la nomination de Geoffroy Lejeune, ancien de Valeurs actuelles. Les journalistes veulent aussi des garanties d’indépendance et en appellent à Emmanuel Macron.

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