À la Une: le Rwanda, 30 ans après le génocide des Tutsis

Revue de presse des hebdomadaires français - A podcast by RFI - Domenica

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Génocide qui a commencé le 6 avril 1994, c'était il y a presque 30 ans. À cette occasion, l'historien Vincent Duclerc, publie La France face au génocide des Tutsis et répond aux questions du magazine le Point. Il dénonce ce qu'il appelle « le grand scandale de la Ve République ». Autrement dit, le soutien de la France, et plus particulièrement de François Mitterrand au régime « raciste, corrompu et violent » de Juvénal Habyarimana. « Le Rwanda », a été dit-il, « une conquête personnelle de François Mitterrand. Ce qui est accablant, ajoute Vincent Duclerc, c'est que cette phase de préparation du génocide se réalise au moment où la France est massivement présente (...) elle était en mesure d'arrêter ce processus. (...) Elle ne l'a pas fait, c'est une incitation. »Et ce n'est pas tout, l'historien rappelle que la France a « déclenché une opération militaire (Turquoise), en théorie pour protéger des ressortissants, mais en réalité pour soutenir le régime d'Habyarimana ». En la matière, le cas de Bisesero est édifiant. C'est un village d'altitude où des milliers de rescapés se sont réfugiés. Le Point a rencontré deux des rares survivants, Edmond et Faustin. Ils racontent les massacres commis par les miliciens hutus qui « chaque matin partent "travailler" autour de Bisesero, traquer et découper les survivants » auxquels l'armée française ne viendra pas en aide. Faustin explique qu'il ne fait « aucune différence entre les tueurs et les Français de cette époque-là, ils étaient ensemble, ils cherchaient des rebelles. (...) Pourquoi sont-ils venus ici sans arrêter le génocide, pourquoi ? », se désole-t-il.Gabriel Attal, nouveau Premier ministreLe nouveau Premier ministre français est partout ou presque. Et les hebdomadaires commentent sa nomination avec plus ou moins de complaisance. Pour l'Express, « par sa jeunesse, par son parcours, par ses récentes décisions au ministère de l'Éducation nationale, Gabriel Attal incarne les prémices, le fameux élan réformateur qui, au fil des quinquennats, n'a eu de cesse de se cogner aux crises et aux freins qu'elles induisent ». Le Point voit en lui un « dauphin » et publie des photos de Gabriel Attal, enfant, ou avec ses frères et sœurs, grimaçant et riant dans un photomaton. Des clichés sans aucun doute fournis par le principal intéressé. Le Point qui va jusqu'à décrypter, le « style » du Premier ministre : la mèche de cheveux du « gendre idéal », la montre du papa trop tôt décédé, l’iPhone dont le fond d'écran est une photo de famille.Aucune nouveauté selon l’ObsPour l'hebdomadaire, il s'agit, ni plus ni moins, que de « faire du vieux avec du neuf ». Car « Gabriel Attal, fidèle parmi les fidèles, parfaite incarnation du macronisme, n'est le gage d'aucun changement de cap, mais bien d'une continuité totale ». Et l'Obs enfonce le clou : « La marge de manœuvre de Gabriel Attal, condamné par la toute-puissance macronienne à tenir le rôle d'un super porte-parole, apparaît quasi-nulle. Aucun ministre, si dynamique fût-il, ne peut changer la donne politique : un président empêché par son absence de majorité et une extrême droite en embuscade, à l'affut d'une démocratie qui s'affaiblit. »Une tête d’affiche nommée Rachida DatiLe Journal du Dimanche s'interroge. « Coup de com ou changement de cap ? » Mais Gabriel Attal n'est pas l'unique centre d'intérêt. Une femme lui vole la vedette. Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture. Selon le JDD, le nouveau Premier ministre n'est pour rien dans sa nomination. Il n'en aurait été informé « qu'au cours d'un déjeuner en tête-à-tête avec le président ». Rachida Dati, ex-ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy, fait la Une du Parisien Dimanche. « Je montre à une partie de la France que tout est possible », assure celle qui est restée très proche de Nicolas Sarkozy. « On ne peut pas se désespérer d'avoir un gigantesque problème d'intégration en France, et regretter une nomination comme la mienne à la Culture. » Elle balaie d'un revers de main, les sarcasmes à son encontre et raconte : « J'ai même entendu, "a-t-elle déjà lu un livre ?" J'attends désormais la prochaine question : "Sait-elle lire ?" »S'il y en a une en tout cas qui est prête à lui savonner la planche, c'est bien son ennemie intime, la maire de Paris, Anne Hidalgo qui s'exprime dans la Tribune Dimanche. À la question : « Êtes-vous surprise par l'entrée de Rachida Dati dans le gouvernement Attal ? Elle répond : "Comme tout le monde, mais peut-être moins que les acteurs de la culture, à qui du fond du cœur, je souhaite bon courage". Les deux femmes s'opposent depuis des années au Conseil de Paris, où Anne Hidalgo accuse Rachida Dati d'avoir "fait entrer l'injure, l'insulte, la provocation permanente". "Ce qui est désormais en marche", accuse la maire de Paris, "c'est la trumpisation de la culture et de l'audiovisuel public, un beau programme pour 2026". » Allusion aux prochaines élections municipales où les deux femmes pourraient s'affronter dans la conquête de Paris.

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