À la Une: la polémique autour du Fonds Marianne

Revue de presse des hebdomadaires français - A podcast by RFI - Domenica

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« Le fiasco Schiappa », s’exclame Le Figaro tandis que Libération parle de « coup politique mené avec désinvolture ». Le quotidien se fait l’écho des conclusions de la commission d’enquête sénatoriale qui « pointent largement la responsabilité de Marlène Schiappa », alors ministre déléguée à la Citoyenneté. Nous sommes en 2021, six mois après l’assassinat de Samuel Paty rappelle Le Monde, et « pour lutter contre la propagande djihadiste en ligne, ce Fonds Marianne doté de 2,5 millions d’euros est créé ». Et dès le départ, constate Libération, ça ne va pas. Le quotidien rappelle que « sur la phase de sélection, les gestionnaires du Fonds Marianne sont accusés d’avoir favorisé une association, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire, codirigée par le controversé Mohamed Sifaoui », précise Libé. La somme de 355 000 euros lui avait été accordée, pour un résultat difficilement quantifiable constate le quotidien. Le Figaro précise : « Le volume et la qualité des publications de l’association, 451 communications sur différents comptes et 8 articles sur un site internet, sont inférieurs à la production prévue ».Autre problème soulevé par Le Monde : « L’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire ou Reconstruire le commun, seconde plus importante bénéficiaire du fonds, ont profité d’un "fléchage (… ) en amont du processus", qui faussait l’appel à candidatures ». Pire que ça, ajoute le quotidien, le rapport confirme aussi des « décisions discrétionnaires ». Alors que SOS Racisme avait été sélectionnée, l’association a été « écartée au dernier moment sur demande de Mme Schiappa ». Le Figaro parle d’un leader de SOS Racisme vent debout, Dominique Sopo, qui s’indigne : « Marlène Schiappa a manifestement eu un choix guidé par une acrimonie personnelle à mon endroit. (…) Cette attitude dénote un rapport pour le moins abusif au pouvoir ». C’est bien l’avis de la commission d’enquête, qui conclut que « le Fonds Marianne n’a donc été ni transparent, ni équitable ».Des conséquences pour le parti au pouvoirCar « les conclusions de la commission d’enquête sont accablantes », affirme Le Parisien. Et en premier lieu pour Marlène Schiappa, longuement auditionnée. Selon Jean-François Husson, rapporteur de la commission parlementaire cité par le quotidien, l’ancienne ministre a été « longuement auditionnée, sans proposer d’éléments tangibles à la commission d’enquête ». Pire, révèle Libération : « Elle a eu beaucoup de pertes de mémoire ».Le Figaro conclut en comparant cette affaire à « un poison lent pour la Macronie ». Le quotidien cite les conclusions « sans appel » de la commission parlementaire : « Nous avons le sentiment que le Fonds Marianne a été conçu comme une grande opération de communication et que la promesse faite aux Français à la suite d’un événement tragique n’a pas été tenue ». Et Libération se fait l’écho des propositions des sénateurs pour éviter qu’un tel fiasco ne se reproduise : il faut « interdire toute interférence du cabinet du ministre dans l’instruction des dossiers, et retracer de manière écrite et motivée toute intervention du ministre ou de son cabinet à l’issue de la procédure d’instruction ».Les violences urbaines après la mort de Nahel« Les petits pas du chef de l’État après les émeutes en France », titre Libération. Le quotidien qui constate qu’« Emmanuel Macron, qui était en visite dans les Pyrénées-Atlantiques hier, continue de marteler son message de fermeté, peu enclin à parler politique de la ville et discriminations dans les quartiers populaires ».Et pourtant, Le Parisien cite les propos du locataire de l’Élysée hier à Pau : Emmanuel Macron met en garde contre « une réaction à courte vue et appelle à travailler sur les causes profondes de ces émeutes ». Et à ce sujet, Macron a bien un diagnostic, précise Le Parisien : « D’évidence, nous avons un problème d’autorité dans la société, qui commence par la famille ». Libération constate en revanche que « les violences et discriminations commises par les forces de l’ordre font en revanche figure d’ultime tabou dans la majorité ». Le quotidien de donner l’exemple du dernier ministre à avoir voulu s’emparer du sujet : «Quand Christophe Castaner a réclamé en 2020 la “tolérance zéro” contre le racisme chez les forces de l’ordre, il est reparti de Beauvau les pieds devant. Mieux vaut ne pas ouvrir de débat à chaud »… « Au risque de remettre le couvercle », conclut Libération. Pour le président de la République, « l’heure est à l’écoute, coûte que coûte », constate Libération. Le quotidien rappelle qu’avant Pau, « Emmanuel Macron a reçu plus de 240 maires à l’Élysée mardi, au lendemain d’une virée en catimini dans la caserne de police Bessières du XVIIe arrondissement de Paris ».

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