Choses à Savoir CERVEAU - Que fait réellement le protoxyde d’azote à notre cerveau ?
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Le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de « gaz hilarant », est souvent perçu comme une substance légère, presque anodine. Utilisé à l’origine en médecine pour ses propriétés analgésiques et anxiolytiques, il s’est diffusé ces dernières années dans les usages récréatifs. Mais ses effets sur le cerveau sont loin d’être bénins. Derrière les rires et la sensation d’euphorie se cache une action neurologique puissante, complexe… et potentiellement dangereuse.Dès l’inhalation, le protoxyde d’azote agit comme un antagoniste des récepteurs NMDA, des récepteurs essentiels à la communication entre neurones. En les bloquant, il provoque une déconnexion temporaire dans certaines zones cérébrales, d’où la sensation de flottement, d’irréalité, de dissociation. Cette altération du traitement sensoriel explique également les perceptions modifiées : sons étouffés, vision déformée, impressions d’éloignement du corps.Le gaz stimule également le système dopaminergique, ce qui renforce la sensation d’euphorie. La dopamine, neurotransmetteur de la récompense, crée un pic bref mais intense, donnant à l’utilisateur la sensation que tout devient soudain amusant, léger, dédramatisé. Ce mécanisme explique la recherche de répétition : plus on consomme, plus on souhaite reproduire ce “flash” plaisant.Mais derrière ces effets immédiats se cachent des risques importants. Le protoxyde d’azote perturbe l’absorption de la vitamine B12, un élément indispensable à la fabrication de la myéline, cette gaine protectrice qui permet aux neurones de transmettre les signaux électriques. Une carence prolongée peut entraîner des atteintes de la moelle épinière, des fourmillements, des pertes d’équilibre, voire des paralysies partielles. Et ces dommages peuvent parfois être irréversibles.Le gaz réduit également la quantité d’oxygène disponible pour le cerveau. Une inhalation répétée ou mal contrôlée peut conduire à une hypoxie, c’est-à-dire un manque d’oxygène dans les tissus cérébraux. À court terme, cela provoque des pertes de connaissance ; à long terme, cela peut léser les zones impliquées dans la mémoire, l’attention ou la coordination.Enfin, l’usage fréquent modifie la connectivité neuronale, à la manière d’autres substances dissociatives. Certains utilisateurs témoignent d’un sentiment de brouillard mental, d’une fatigue cognitive durable, voire de troubles anxieux ou dépressifs après consommation répétée.En résumé, si le protoxyde d’azote procure une euphorie rapide, il agit profondément sur le cerveau : il altère la communication neuronale, perturbe la myéline, prive temporairement l’organisme d’oxygène et peut laisser des séquelles durables. Un plaisir fugace, mais un risque réel. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
