Place (enfin?) à The Girls In The Band!
Les Matins Jazz - A podcast by Laure Albernhe et Mathieu Beaudou
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"Quand j’ai sorti mon premier disque, je me souviens encore qu’un journaliste m’a dit : qu’est-ce que ça fait d’être une femme compositrice? J’en suis restée interdite puis j’ai dit : qu’est-ce que ça fait d’un être homme journaliste? » (Maria Schneider) C’est une contre histoire du jazz que propose le documentaire de Judy Chaikin sorti en 2011 “The Girls in the Band”, une histoire vue du côté des musiciennes. Et notamment ces musiciennes qui, toutes jeunes, ont participé à l’aventure du big band féminin International Sweethearts of Rythm, monté avec des jeunes filles essentiellement africaines-américaines, qui ont eu un énorme succès, sont parties jouer pour les soldats américains en Europe, qui ont subi les lois Jim Crow dans le Sud des Etats-Unis et qui ont perdu leurs engagements quand les hommes sont revenus de la guerre. Parmi elles, des passionnées, des battantes, devenues de vieilles dames malicieuses qui racontent leurs conditions à l’époque. Elles s’appellent Peggy Gilbert, Rosalind Cron, Clora Bryant ou Viola Smith. Mais il y a aussi Mary-Lou Williams et Marian McPartland, les deux seules femmes présentes sur la célèbre photo A Great Day In Harlem, du photographe Art Kane. Le documentaire s’intéresse aussi aux générations suivantes, avec Geri Allen, Terrilyne Carrington ou Esperanza Spalding. C'est passionnant, on en parle aujourd'hui dans les Matins Jazz, alors que Judy Chaikin présentera son film ce soir à Nîmes, demain à Buis-les-Baronnies et dimanche à 16h au cinéma Le Balzac, à Paris. On discute aussi avec la peintre Diane Albisser Rostalski (dite DAR), dont les magnifiques toiles inspirées par la littérature africaine-américaine seront exposées ce week-end dans le cadre du premier festival On The Mississippi à Strasbourg. Et enfin, on vous dit tout de la première anthologie d'enregistrements jazz de Charlie Watts, le batteur des Rolling Stones, qui sortira fin juin chez BMG Records.