Zelensky signe ou Zelensky tombe? Le piège politique de Trump pour l'Ukraine | Idriss Aberkane
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Le plan de paix proposé par Trump pour résoudre le conflit en Ukraine est perçu comme une capitulation forcée favorisant largement la Russie. Il impose des concessions territoriales et militaires à l'Ukraine sans garanties sécuritaires solides, tout en levant les sanctions contre Moscou. Cette approche, élaborée sans consultation ukrainienne, est vue comme une trahison des alliés et une répétition des erreurs passées comme Budapest 1994 ou Minsk 2014. Elle vise à mettre fin rapidement à la guerre pour des gains politiques internes aux États-Unis, mais risque d'aggraver l'instabilité régionale en légitimant l'agression russe.PLAN DE PAIX PROPOSÉLe plan, détaillé en 28 points, exige la reconnaissance de facto de l'annexion de la Crimée et des territoires occupés dans le Donbass, y compris des zones encore sous contrôle ukrainien comme Kramatorsk. L'Ukraine doit renoncer à l'adhésion à l'OTAN via un amendement constitutionnel et réduire son armée de 1 million à 600 000 soldats, imposant une démilitarisation sévère. Un gel des lignes de front est prévu, avec un cessez-le-feu potentiel dès avril 2026, sans reconnaissance officielle des gains russes. Les sanctions contre la Russie seraient levées progressivement, et les États-Unis profiteraient de 50% des 100 milliards d'actifs russes gelés pour la reconstruction. Aucune garantie de sécurité crédible n'est offerte à Kiev, laissant l'Ukraine vulnérable à de futures attaques. Ce cadre est présenté comme un accord équitable, mais il est critiqué pour récompenser l'invasion et affaiblir la souveraineté ukrainienne, avec des éléments comme la neutralité forcée et l'absence de retrait russe des territoires occupés.MOYENS DE PRESSIONTrump déploie plusieurs leviers pour imposer ce plan. Il menace de suspendre immédiatement l'aide militaire et les renseignements américains si l'Ukraine n'accepte pas d'ici le 27 novembre 2025, créant un ultimatum qui force Kiev à négocier sous la contrainte. Sans input ukrainien initial, le plan est imposé comme un fait accompli, exploitant la dépendance de l'Ukraine aux armes US. Des scandales de corruption et la fatigue de guerre en Ukraine sont utilisés pour discréditer Zelensky et justifier des concessions. Vis-à-vis de la Russie, Trump promet d'intensifier les sanctions économiques et militaires pour la "faire souffrir", mais propose en réalité des assouplissements pour inciter Moscou. Il menace aussi de retirer les garanties de défense US aux alliés européens s'ils continuent d'armer l'Ukraine, décourageant la dissidence. Des tactiques comme des accords économiques secrets ou la vente d'armes sans livraison effective servent à équilibrer les intérêts domestiques américains, tout en utilisant la position de force russe sur le terrain pour presser l'Ukraine à céder des territoires. Ces méthodes sont vues comme de l'extorsion géopolitique, priorisant les gains US sur la justice.CHANCES D'ACCEPTATIONLes perspectives d'acceptation sont minces. L'Ukraine rejette fermement ce plan comme une capitulation qui légitime l'agression et expose à de nouvelles invasions, sans engagements sécuritaires fiables. Zelensky risque une perte de légitimité interne s'il cède, avec des sondages montrant un rejet massif. En Europe, le plan est opposé pour son caractère pro-russe, risquant d'éroder l'influence US et d'encourager l'escalade, potentiellement menant à une intervention directe européenne. Même aux États-Unis, des Républicains et indépendants le voient comme une erreur qui pourrait coûter cher électoralement. La Russie, en avantage militaire, le juge insuffisant, préférant poursuivre ses avancées pour obtenir plus. Sans concessions mutuelles réelles, le plan pourrait intensifier le conflit, générer plus de réfugiés et détruire la dissuasion américaine, favorisant d'autres conflits comme contre Taïwan. Globalement, il demeure perçu comme non viable.#RegisLeSommier #IdrissAberkane #Trump #Zelensky #Ukraine
