Qu'est ce que la déchristianisation de l'an II ?
Choses à Savoir HISTOIRE - A podcast by Choses à Savoir
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L'opposition au christianisme, et les mesures par lesquelles elle se manifeste, viennent des franges radicales de la Révolution française. Elle n'a pas été reprise à son compte par le Comité de salut public, qui gouverne la France d'avril 1793 à octobre 1795. Ses membres voient en effet dans une éventuelle politique de déchristianisation un élément de désordre et certains d'entre eux, comme Robespierre, promoteur du culte de l'Être suprême, restent des déistes convaincus. Cette politique est donc plutôt l'œuvre de la Commune de Paris et des représentants en mission, délégués de la Révolution dans les provinces. Elle connaît son apogée durant l'an II de la Révolution (septembre 1793-septembre 1794). Mais certaines mesures sont prises avant cette date. Ainsi, dès 1792, la Commune de Paris décide que les manifestations et les processions religieuses ne pourront plus se dérouler en public. De même, elle décrète que le costume religieux ne pourra plus être porté en dehors des églises. Mais la politique antireligieuse se dessine plus nettement à partir de l'an II. De fait, l'une des raisons motivant l'adoption du calendrier républicain, en octobre 1793, est de supprimer l'emprise du christianisme sur le temps. Ainsi, ce calendrier fait partir le début de l'ère vécue par les hommes, non plus de la naissance du Christ, mais de la proclamation de la République, le 22 septembre 1792. De même, le dimanche, le jour de la célébration de la messe, est remplacé par le "décadi". Enfin, aucun saint n'apparaît dans ce calendrier. Pour les révolutionnaires, la célébration de leur culte doit peu à peu tomber dans l'oubli. Certaines villes, d'ailleurs, suppriment le "Saint" qui composait une partie de leur nom. Cette politique de déchristianisation va parfois plus loin, dans la capitale come dans les provinces. En effet, de nombreuses églises sont fermées. Des ecclésiastiques, comme l'évêque de Paris, sont contraints de démissionner. Des mascarades religieuses, où la religion est moquée, sont même organisées. On y voit ainsi des sans-culottes coiffés de mitres et des ânes revêtus d'ornements sacerdotaux. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices